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tous côtés. Sa mère est donc allée bien loin, puisqu’elle met tant de jours à revenir.

Quand il peut déterminer son petit frère à marcher, il s’avance en suivant un chemin bien battu qui n’est autre qu’un sentier de cariboux si nombreux dans le nord du Labrador. De temps à autre, il porte dans ses bras son petit frère, il ne veut pas s’arrêter, il a tant hâte de voir sa mère.

Le soleil va encore disparaître et au cri de : Maman ! Maman ! viens donc vite, tes deux petits enfants se meurent… pas de réponse.

Un objet noir cependant paraît dans le sentier. Mû par le désir, disons mieux, la nécessité de trouver quelqu’un ou quelque chose, le frère ainé s’avance avec précaution. L’objet est immobile, et placé de manière à barrer le passage des piétons. Il hasarde un