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est-ce vous ? dit-il, d’une voix tremblante et à peine intelligible. Pour réponse un cri rauque vint déchirer son oreille. Un hibou perché sur un sapin rabougri, fit entendre son chant lugubre. Il faut avoir été perdu dans la profondeur de nos forêts et avoir entendu au milieu du silence de la nuit, les notes discordantes, le cri de mort de cet oiseau nocturne, pour se faire une idée de la frayeur qu’il peut causer.

Supposez-vous étendu sous votre tente ; le silence le plus parfait règne autour de vous, le battement de votre cœur est le seul bruit qui parvienne à vos oreilles ; tout à coup, sans transition aucune, un bruit épouvantable, semblable à celui d’une voûte qui s’écroulerait déchirant l’air en tous sens, vient vous fouetter l’oreille. Malgré vous, vous bondissez de