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mot qui se perd dans le lointain. Il retourne en toute hâte vers son petit frère : petit frère viens vite chercher maman qui est à cueillir de belles graines rouges pour nous autres. Le petit enfant, souriant, part en tenant la main de son frère. Ils suivent un sentier bien battu gravissant péniblement une montagne ; l’ainé s’arrête plusiers fois pour crier à sa maman. Le moindre bruit qui se fait entendre lui jette à l’oreille le nom de sa mère ; il regarde de tous côtés mais rien que la profonde solitude.

Le plus jeune s’arrêtait de temps à autre pour manger des graines sauvages ; l’ainé, malgré son jeune âge, commençait à réaliser sa position. D’abondantes larmes coulent de ses yeux, il n’ose plus crier, il craint de contrister son petit frère, qui, tout joyeux, s’avance certain de rencontrer sa mère dans sa promenade.