baie, dans le fond d’un golfe, dans une grande rivière, une sorte de retraite et d’asyle ; et brûlant l’un pour l’autre d’une ardeur que ne peuvent calmer, ni l’eau qui les arrose, ni le souffle des vents, ni les glaces qui flottent encore autour d’eux, ils se livrent à cette union intime qui seule peut l’appaiser.
En comparant et en pesant les témoignages des pêcheurs et des observateurs, on doit croire que, lors de leur accouplement, le mâle et la femelle se dressent, pour ainsi dire, l’un contre l’autre, enfoncent leur queue, relèvent la partie antérieure de leur corps, portent leur tête au-dessus de l’eau, et se maintiennent dans cette situation verticale, en s’embrassant et se serrant étroitement avec leurs nageoires pectorales[1]. Comment pourroient-ils, dans toute autre position, respirer l’air de l’atmosphère, qui leur est alors d’autant plus nécessaire, qu’ils ont besoin de tempérer l’ardeur qui les anime ? D’ailleurs, indépendamment des relations uniformes que font à ce sujet les pêcheurs du Groenland, nous avons en faveur de notre opinion une autorité irrécusable. Notre célèbre confrère le citoyen de Saint-Pierre, membre de l’Institut national, assure avoir vu plusieurs fois, dans son voyage à l’île de France, des baleines accouplées dans la situation que nous venons d’indiquer.
Ceux qui ont lu l’histoire de la tortue franche, n’ont
- ↑ Bonnaterre, Cétologie. Planches de l’Encyclopédie méthodique.