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des baleines.

par un canal qui va en montant et qui passe au-devant de l’orbite.

On voit donc que les émanations odorantes, apportées par l’eau de la mer ou par l’air de l’atmosphère, pénètrent facilement jusqu’à ce creux et à ces sinus par l’orifice de l’évent ou l’ouverture de la bouche, par l’évent, et par la trompe d’Eustache. On doit y supposer le siége de l’odorat.

À la vérité, on ne trouve dans ces sinus ni dans cette cavité, que des ramifications de la cinquième paire de nerfs ; et c’est la première paire qui, dans presque tous les animaux, reçoit et transmet les impressions des corps odorans.

Mais qu’on ait sans cesse présente une importante vérité : les nerfs qui se distribuent dans les divers organes des sens, sont tous de même nature ; ils ne diffèrent que par leurs divisions plus ou moins grandes : ils feroient naître les mêmes sensations s’ils étoient également déliés, et placés de manière à être également ébranlés par la présence des corps extérieurs. Nous ne voyons par l’œil et n’entendons par l’oreille, au lieu de voir par l’oreille et d’entendre par l’œil, que parce que le nerf optique est placé au fond d’une sorte de lunette qui écarte les rayons inutiles, réunit ceux qui forment l’image de l’objet, proportionne la vivacité de la lumière à la délicatesse des rameaux nerveux, et parce que le nerf acoustique se développe dans un appareil qui donne aux vibrations sonores le degré de netteté et