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des baleines.

pas cette cavité digitale et ce lobe postérieur qui n’appartiennent qu’à l’homme et à des espèces de la famille des singes, mais encore est très-petit relativement à la masse de ce cétacée. Il est des baleines franches dans lesquelles le poids du cerveau n’est que le vingt-cinq-millième du poids total de l’animal, pendant que dans l’homme il est au-dessus du quarantième ; dans tous les quadrupèdes dont on a pu connoître exactement l’intérieur de la tête, et particulièrement dans l’éléphant, au-dessus du cinq-centième ; dans le serin, au-dessus du vingtième ; dans le coq et le moineau, au-dessus du trentième ; dans l’aigle, au-dessus du deux-centième ; dans l’oie, au-dessus du quatre-centième ; dans la grenouille, au-dessus du deux-centième ; dans la couleuvre à collier, au-dessus du huit-centième ; et dans le cyprin carpe, au-dessus du six-centième.

À la vérité, il n’est guère que du six-millième du poids total de l’individu dans la tortue marine, du quatorze-centième dans l’ésoce brochet, du deux-millième dans le silure glanis, du deux-mille-cinq-centième dans le squale requin, et du trente-huit-millième dans le scombre thon.

Le diaphragme de la baleine franche est doué d’une grande vigueur. Les muscles abdominaux, qui sont très-puissans et composés d’un mélange de fibres musculaires et de fibres tendineuses, l’attachent par-devant. La baleine a, par cette organisation, la force nécessaire pour contre-balancer la résistance du fluide aqueux qui