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des baleines.

rique, et sans donner accès dans leurs vaisseaux au sang apporté par les veines, qui alors est forcé de couler par le trou botal pour pénétrer jusqu’à l’aorte. Quoi qu’il en soit cependant de la durée de cette ouverture, la baleine franche est obligée de venir fréquemment à la surface de la mer, pour respirer l’air de l’atmosphère, et introduire dans ses poumons le fluide réparateur sans lequel le sang auroit bientôt perdu les qualités les plus nécessaires à la vie ; mais comme ses poumons sont très-volumineux, elle a moins besoin de renouveler souvent les inspirations qui les remplissent de fluide atmosphérique.

Le gosier de la baleine est très-étroit, et beaucoup plus qu’on ne le croiroit lorsqu’on voit toute l’étendue de la gueule de cet animal démesuré.

L’œsophage est beaucoup plus grand à proportion, long de plus de trois mètres, et revêtu à l’intérieur d’une membrane très-dense, glanduleuse et plissée.

Le célèbre Hunter nous a appris que la baleine, ainsi que tous les autres cétacées, présentoit dans son estomac une conformation bien remarquable dans un habitant des mers, qui vit de substance animale. Cet organe a de très-grands rapports avec l’estomac des animaux ruminans. Il est partagé en plusieurs cavités très-distinctes ; et il en offre même cinq, au lieu de n’en montrer que quatre, comme ces ruminans.

Ces cinq portions, ou, si on l’aime mieux, ces cinq estomacs, sont renfermés dans une enveloppe com-