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des baleines.

la femelle, à une petite distance de l’anus, une mamelle placée dans un sillon longitudinal et plissé, aplatie, et peu apparente, excepté dans le temps où la baleine nourrit et où cette mamelle s’étend et s’alonge au point d’avoir quelquefois une longueur et un diamètre égaux au cinquantième ou à peu près de la longueur totale.

La peau du sillon longitudinal, qui garantit la mamelle, est moins serrée et moins dure que celle qui revêt le reste de la surface de la baleine.

Cette dernière peau est très-forte, quoique percée de grands pores. Son épaisseur surpasse deux décimètres. Elle n’est pas garnie de poils, comme celle de la plupart des mammifères.

L’épiderme qui la recouvre est très-lisse, très-poreux, composé de plusieurs couches, dont la plus intérieure a le plus d’épaisseur et de dureté, luisant, et pénétré d’une humeur muqueuse, ainsi que d’une sorte d’huile qui diminue sa rigidité, et le préserve des altérations que feroit subir à cette surpeau le séjour alternatif de la baleine dans l’eau et à la surface des mers.

Cette huile et cette substance visqueuse rendent même l’épiderme si brillant, que lorsque la baleine franche est exposée aux rayons du soleil, sa surface est resplendissante comme celle du métal poli.

Le tissu muqueux qui sépare l’épiderme de la peau, est plus épais que dans tous les autres mammifères. La couleur de ce tissu, ou, ce qui est la même chose,