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des baleines.

part des animaux qui vivent dans l’eau, n’a pas de points lacrymaux, ni de glandes destinées à répandre sur le devant de l’œil une liqueur propre à le tenir dans l’état de propreté et de souplesse nécessaire ; mais que l’on trouve sous la paupière supérieure des sortes de lacunes d’où s’écoule une humeur épaisse et mucilagineuse.

Passons maintenant à l’examen de l’organe de l’ouïe.

La baleine a dans cet organe, comme tous les cétacées, un labyrinthe, trois canaux membraneux et demi-circulaires, un limaçon, un orifice cochléaire, un vestibule, un orifice vestibulaire[1], une cavité appelée caisse du tympan, une membrane du tympan, des osselets articulés et placés dans cette caisse depuis cette membrane du tympan jusqu’à l’orifice vestibulaire, une trompe nommée trompe d’Eustache[2], et un canal qui, de la membrane du tympan, aboutit et s’ouvre à l’extérieur.

Le limaçon de la baleine est même fort grand ; toutes ses parties sont bien développées. L’orifice ou la fenêtre cochléaire qui fait communiquer ce limaçon avec la

  1. Nous préférons les épithètes de cochléaire et de vestibulaire, proposées par notre collègue Cuvier, à celles de ronde et d’ovale, qui ne peuvent être employées avec exactitude qu’en parlant de l’organe de l’ouïe de l’homme et d’un petit nombre d’animaux.
  2. Le tube dont nous parlons, et tous les tubes analogues que peut présenter l’organe de l’ouïe de l’homme ou des animaux, ont été appelés trompe d’Eustache, parce que celui de l’oreille de l’homme a été découvert par Eustache, habile anatomiste du seizième siècle.