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franche est, pour ainsi dire, un grand exemplaire de l’être organisé, vivant et sensible, dont aucun caractère ne peut échapper à l’examen.

C’est ainsi, par exemple, qu’on voit dans la baleine, encore mieux que dans le rhinocéros ou dans d’autres énormes quadrupèdes, la manière dont la sclérotique se réunit souvent à la cornée. Au lieu d’être simplement attachée à cette cornée par une cellulosité, elle pénètre fréquemment dans sa substance ; et l’on aperçoit facilement les fibres blanches de la sclérotique de la baleine, qui entrent dans l’épaisseur de sa cornée, en filamens très-déliés, mais assez longs.

C’est encore ainsi que, dans la choroïde ou seconde enveloppe de l’œil de la baleine, on peut distinguer sans aucune loupe les ouvertures des vaisseaux, de même que la membrane intérieure que l’on connoît sous le nom de Ruyschienne ; et qu’on compte, pour ainsi dire, les fibres rayonnantes qui, semblables à des cercles, entourent le cristallin sphérique.

Continuons cependant.

Lorsque la prunelle de la baleine franche est rétrécie par la dilatation de l’iris, elle devient une ouverture alongée transversalement.

L’ensemble de l’œil est d’ailleurs mu dans ce cétacée par quatre muscles droits ; par un autre muscle droit, nommé suspenseur, et divisé en quatre ; et par deux muscles obliques, l’un supérieur et l’autre inférieur.

Remarquons encore que la baleine, comme la plu-