Page:Lacépède - Histoire naturelle des cétacées (1804).djvu/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
19
des baleines.

toute son étendue une égale dureté : elle est beaucoup plus dure dans ses parties latérales que dans le fond de l’œil, quoiqu’elle soit très-fréquemment, dans ce même fond, épaisse de plus de trente-six millimètres, pendant que l’épaisseur des parties latérales n’en excède guère vingt-quatre. Cette différence vient de ce que les mailles que l’on voit dans la substance fibreuse, et en apparence tendineuse, de la sclérotique, sont plus grandes dans le fond que sur les côtés de l’œil, et qu’au lieu de contenir une matière fongueuse et flexible, comme sur ces mêmes côtés, elles sont remplies, vers le fond de l’œil, d’une huile proprement dite.

Au reste, cette portion moins dure de la sclérotique de la baleine est traversée par un canal dans lequel passe l’extrémité du nerf optique : les parois de ce canal sont formées par la dure-mère ; et c’est de la face externe de cette dure-mère que se détachent, comme par un épanouissement, les fibres qui composent la sclérotique.

On distingue d’autant plus ces fibres, que leur couleur est blanche, et que la substance renfermée dans les mailles qu’elles entourent, est d’une nuance brune.

Nous entrons avec plaisir dans les détails en apparence les plus minutieux, parce que tout intéresse dans un colosse tel que la baleine franche, et que nous découvrons facilement dans ses organes très-développés, ce que notre vue, même aidée par la loupe et par le microscope, ne peut pas toujours distinguer dans les organes analogues des autres animaux. La baleine