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le rapport de 6 à 11. Mais il n’en est pas de même du cristallin : conformé comme celui des poissons, des phoques, de plusieurs quadrupèdes ovipares qui marchent ou nagent souvent au-dessous de l’eau, et des cormorans, ainsi que de quelques autres oiseaux plongeurs, le cristallin de la baleine franche est assez convexe par-devant et par-derrière pour ressembler à une sphère, au lieu de représenter une lentille, de même que celui des quadrupèdes, et sur-tout celui des oiseaux. Il paroît du moins que le rapport de l’axe longitudinal du cristallin à son diamètre transverse, est, dans la baleine franche, commue celui de 13 à 15, lors même que ce diamètre et cet axe sont le plus différens l’un de l’autre[1].

La forme générale de l’œil est maintenue, en très-grande partie, dans la baleine franche, comme dans les animaux dont l’œil n’est pas sphérique, par l’enveloppe à laquelle on a donné le nom de sclérotique, et qui environne tout l’organe de la vue, excepté dans l’endroit où la cornée est située. Ce nom de sclérotique venant de sclerotes, qui, en grec, signifie dureté, convient bien mieux à l’enveloppe de l’œil de la baleine franche dans laquelle elle est très-dure, qu’à celle de l’œil de l’homme et de l’œil des quadrupèdes dans lesquels, ainsi que dans l’homme, elle est remarquable par sa mollesse. Mais la sclérotique de la baleine franche n’a pas dans

  1. Cuvier, Leçons d’anatomie comparée, vol. II, p. 376.