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histoire naturelle

baguettes, et faire des cannes flexibles et légères. On a pensé aussi qu’on pourroit en dégager les crins de manière à s’en servir pour faire des cordes, de la ficelle, et même une sorte de grosse étoffe[1].

Mais quel est l’organe de la baleine qui ne mérite pas une attention particulière ? Examinons ses yeux, et reconnoissons les rapports de leur structure avec la nature de son séjour.

L’œil est placé immédiatement au-dessus de la commissure des lèvres, et par conséquent très-près de l’épaule de la baleine. Presque également éloigné du monticule des évents et de l’extrémité du museau, très-rapproché du bord inférieur de l’animal, très-écarté de l’œil opposé, il ne paroît destiné qu’à voir les objets auxquels la baleine présente son immense côté ; et il ne faut pas négliger d’observer que voilà un rapport frappant entre la baleine franche, qui parcourt avec tant de vîtesse la surface de l’océan et plonge dans ses abîmes, et plusieurs des oiseaux privilégiés qui traversent avec tant de rapidité les vastes champs de l’air et s’élancent au plus haut de l’atmosphère. L’œil de la baleine est cependant placé sur une espèce de petite convexité qui, s’élevant au-dessus de la surface des lèvres, lui permet de se diriger de telle sorte, que

    avec adresse et habileté. (Description du département de l’Oise, par le citoyen Cambri ; ouvrage digne d’un administrateur habile, et d’un ami très-éclairé de sa patrie, des sciences et des arts.)

  1. Histoire des pêches des Hollandois, etc. tome I, p. 69.