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histoire naturelle

tubercules, les piquans et les aiguillons[1]. Mais, quoi qu’il en soit, le fanon tire sa nourriture, et en quelque sorte le ressort de son extension graduelle, de la substance blanche à laquelle on a donné le nom de gencive. Il est accompagné, pour ainsi dire, dans son développement, par des lames qu’on a nommées intermédiaires, parce qu’elles le séparent du fanon le plus voisin, et qui, posées sur la même base, produites dans la même substance, formées dans le même temps, ne faisant qu’un seul corps avec le fanon, le renforçant, le maintenant à sa place, croissant dans la même proportion, et s’étendant jusqu’à la lèvre supérieure, s’y altèrent, s’y ramollissent, s’y délayent, et s’y dissolvent comme un épiderme trop long-temps plongé dans l’eau. L’auteur de l’Histoire hollandoise des pêches dans la mer du Nord[2] rapporte qu’on trouve souvent, au milieu de beaux fanons, des fanons plus petits, que l’on regarde comme ayant poussé à la place de lames plus grandes, déracinées et arrachées par quelque accident.

On assure que lorsque la baleine franche ferme entièrement la gueule, ou dans quelque autre circonstance, les fanons peuvent se rapprocher un peu l’un de l’autre, et se disposer de manière à être un peu plus inclinés que dans leur position ordinaire.

  1. Voyez, au commencement de l’Histoire naturelle des poissons, notre Discours sur la nature de ces animaux.
  2. Histoire des pêches, des découvertes et des établissemens des Hollandois dans les mers du Nord ; ouvrage traduit du hollandois par le citoyen Bernard Dereste, etc.