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la base de la nageoire pectorale ; et l’on pourroit dire par conséquent qu’elle va presque jusqu’à l’épaule. Si on regarde l’animal par côté, on voit le bord supérieur et le bord inférieur de cette ouverture présenter, depuis le bout du museau jusqu’auprès de l’œil, une courbe très-semblable à la lettre S placée horizontalement.

Les deux mâchoires sont à peu près aussi avancées l’une que l’autre. Celle de dessous est très-large, surtout vers le milieu de sa longueur.

L’intérieur de la gueule est si vaste dans la baleine franche, que dans un individu de cette espèce, qui n’étoit encore parvenu qu’à vingt-quatre mètres de longueur, et qui fut pris en 1726, au cap de Hourdel, dans la baie de la Somme, la capacité de la bouche étoit assez grande pour que deux hommes aient pu y entrer sans se baisser[1].

La langue est molle, spongieuse, arrondie par-devant, blanche, tachetée de noir sur les côtés, adhérente à la mâchoire inférieure, mais susceptible de quelques mouvemens. Sa longueur surpasse souvent neuf mètres ; sa largeur est de trois ou quatre. Elle peut donner plus de six tonneaux d’huile ; et Duhamel assure que lorsqu’elle est salée, elle peut être recherchée comme un mets délicat.

La baleine franche n’a pas de dents ; mais tout le

  1. Mémoires envoyés au savant et respectable Duhamel du Monceau.