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des baleines.

En s’approchant néanmoins de cette masse informe, on la voit en quelque sorte se changer en un tout mieux ordonné. On peut comparer ce gigantesque ensemble à une espèce de cylindre immense et irrégulier, dont le diamètre est égal, ou à peu près, au tiers de la longueur.

La tête forme la partie antérieure de ce cylindre démesuré ; son volume égale le quart et quelquefois le tiers du volume total de la baleine. Elle est convexe par-dessus, de manière à représenter une portion d’une large sphère. Vers le milieu de cette grande voûte, et un peu sur le derrière, s’élève une bosse, sur laquelle sont placés les orifices des deux évents.

On donne ce nom d’évents à deux canaux qui partent du fond de la bouche, parcourent obliquement et en se courbant l’intérieur de la tête, et aboutissent vers le milieu de sa partie supérieure. Le diamètre de leur orifice extérieur est ordinairement le centième, ou environ, de la longueur totale de l’individu.

Ils servent à rejeter l’eau qui pénètre dans l’intérieur de la gueule de la baleine franche, ou à introduire jusqu’à son larynx, et par conséquent jusqu’à ses poumons, l’air nécessaire à la respiration de ce cétacée, lorsque ce grand mammifère nage à la surface de la mer, mais que sa tête est assez enfoncée dans l’eau pour qu’il ne puisse aspirer l’air par la bouche sans aspirer en même temps une trop grande quantité de fluide aqueux.

La baleine fait sortir par ces évents un assez grand