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histoire naturelle

comme un taureau, agita sa queue d’une manière terrible, éloigna les assaillans. Mais on recommença bientôt le combat : on parvint à faire passer un cable autour de la queue du cétacée ; on fit entrer la patte d’une ancre dans un de ses évents ; la malheureuse mère fit des efforts si violens, qu’elle cassa le cable, s’échappa vers la haute mer, et, lançant par son évent un jet d’eau et de sang à plus de quatre mètres de hauteur, alla mourir à la distance d’un ou deux myriamètres, où le lendemain on trouva son cadavre flottant.

Pendant que M. Baussard, auquel on a dû la description de ce butskopf, disséquoit ce cétacée, une odeur insupportable s’exhaloit de la tête ; cette émanation occasionna des inflammations aux narines et à la gorge de M. Baussard : l’âcreté de l’huile que l’on retiroit de cette même tête, altéra et corroda, pour ainsi dire, la peau de ses mains ; et une lueur phosphorique s’échappoit de l’intérieur du cadavre, comme elle s’échappe de plusieurs corps marins et très-huileux lorsqu’ils commencent à se corrompre.

Le butskopf a été vu dans une grande partie de l’Océan atlantique septentrional et de l’Océan glacial arctique.

FIN.