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qui les a trouvés auprès de la terre de Feu et dans le détroit de Magellan, lors du célèbre voyage autour du monde de notre Bougainville. Mais le blanc et le noir sont distribués bien différemment sur les dauphins de Péron et sur ceux de Commerson : sur les premiers, le dos est noir, et l’extrémité du museau, de la queue et des nageoires, offre un très-beau blanc ; sur les seconds, le noir ne paroît qu’aux extrémités, et tout le reste reluit comme une surface polie, blanche, et, pour ainsi dire, argentée. C’est pendant l’été de l’hémisphère austral, et un peu avant le solstice, que Commerson a vu ces dauphins argentés, dont les brillantes couleurs ont fait dire à ce grand observateur qu’il falloit distinguer ces cétacées même parmi les plus beaux habitans des mers. Ils jouoient autour du vaisseau de Commerson, et se faisoient considérer avec plaisir par leur facilité à l’emporter de vîtesse sur ce bâtiment, qu’ils dépassoient avec promptitude, et qu’ils enveloppoient avec célérité au milieu de leurs manœuvres et de leurs évolutions.

Ils étoient moins grands que des marsouins. Si, contre nos conjectures, les dauphins de Commerson et ceux de Péron n’avoient pas de nageoire dorsale, nous n’avons pas besoin de dire qu’il faudroit les placer dans le genre des delphinaptères, avec les bélugas et les sénedettes.