qu’il s’ébatte sur l’océan paisible, et qu’il se livre pendant le calme à tant de bonds, d’évolutions et de manœuvres ?
Ces mouvemens, ces jeux, ces élans, sont d’autant plus variés, que l’imitation, cette force qui a tant d’empire sur les êtres sensibles, les multiplie et les modifie.
Les marsouins en effet vont presque toujours en troupes. Ils se rassemblent sur-tout dans le temps de leurs amours : il n’est pas rare alors de voir un grand nombre de mâles poursuivre la même femelle ; et ces mâles éprouvent dans ces momens de trouble une ardeur si grande, que, violemment agités, transportés, et ne distinguant plus que l’objet de leur vive recherche, ils se précipitent contre les rochers des rivages, ou s’élancent sur les vaisseaux, et s’y laissent prendre avec assez de facilité, pour qu’on pense en Islande qu’ils sont, au milieu de cette sorte de délire, entièrement privés de la faculté de voir.
Ce temps d’aveuglement et de sensations si impérieuses se rencontre ordinairement avec la fin de l’été.
La femelle reçoit le mâle favorisé en se renversant sur le dos, en le pressant avec ses pectorales, ou, ce qui est la même chose, en le serrant dans ses bras.
Le temps de la gestation est, suivant Anderson et quelques autres observateurs, de six mois ; il est de dix mois lunaires, suivant Aristote et d’autres auteurs anciens ou modernes ; et cette dernière opinion paroît la seule conforme à l’observation, puisque communément