Page:Lacépède - Histoire naturelle des cétacées (1804).djvu/354

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
278
histoire naturelle

noxial, auprès des côtes de la Chine, près des rivages de l’Amérique méridionale, dans les mers qui baignent l’Afrique, dans toutes les grandes méditerranées, dans celle particulièrement qui arrose et l’Afrique et l’Asie et l’Europe.

Il est des saisons où ils paroissent préférer la pleine mer au voisinage des côtes. On a remarqué[1] qu’ordinairement ils voguoient contre le vent ; et cette habitude, si elle étoit bien constatée, ne proviendroit-elle pas du besoin et du désir qu’ont ces animaux d’être avertis plus facilement, par les émanations odorantes que le vent apporte à l’organe de leur odorat, de la présence des objets qu’ils redoutent ou qu’ils recherchent ?

On a dit qu’ils bondissoient sur la surface de la mer avec plus de force, de fréquence et d’agilité, lorsque la tempête menaçoit, et même lorsque le vent devoit succéder au calme[2]. Plus on fera de progrès dans la physique, et plus on s’appercevra que l’électricité de l’air est une des plus grandes causes de tous les changemens que l’atmosphère éprouve. Or tout ce que nous avons déjà dit de l’organisation et des habitudes des dauphins, doit nous faire présumer qu’ils doivent être très-sensibles aux variations de l’électricité atmosphérique.

Nous voyons dans Oppien et dans Élien, que les

  1. Dom Pernetty, Histoire d’un voyage aux îles Malouines, tome I, pages 97 et suiv.
  2. Voyez le Voyage à l’île de France, de mon célèbre confrère le citoyen de Saint-Pierre.