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hauteur de cette nageoire, mesurée le long de sa courbure, est communément d’un sixième de la longueur totale du dauphin, et sa longueur d’un neuvième. Elle présente une échancrure à son bord postérieur, et une inflexion en arrière à son sommet.

Elle est située au-dessus des seize vertèbres qui viennent immédiatement après les vertèbres dorsales ; et l’on trouve dans sa base une rangée longitudinale de petits os alongés, plus gros par le bas que par le haut, un peu courbés en arrière, cachés dans les muscles, et dont chacun, répondant à une vertèbre sans y être attaché, représente un de ces osselets ou ailerons auxquels nous avons vu que tenoient les rayons des nageoires des poissons[1].

Mais il ne suffit pas de faire observer la célérité de la natation du dauphin, remarquons encore la fréquence de ses évolutions. Elles sont séparées par des intervalles si courts, qu’on penseroit que le repos lui est absolument inconnu ; et les différentes impulsions qu’il se donne, se succèdent avec tant de rapidité et produisent une si grande accélération de mouvement, que, d’après Aristote, Pline, Rondelet, et d’autres auteurs, il s’élance quelquefois assez haut au-dessus de la surface de la mer pour sauter par-dessus les mâts des petits bâtimens. Aristote parle même de la manière

  1. Histoire naturelle des poissons. — Discours sur la nature de ces animaux.