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des dauphins.

D’ailleurs, cet humérus, les deux os de l’avant-bras qui sont très-comprimés, ceux du carpe dont l’aplatissement est très-grand, les os du métacarpe très-déprimés et soudés ensemble, les deux phalanges très-aplaties du pouce et du dernier doigt, les huit phalanges semblables du second doigt, les six du troisième et les trois du quatrième, paroissent unis de manière à ne former qu’un seul tout, dont les parties sont presque immobiles les unes relativement aux autres.

Cependant les muscles qui mettent ce tout en mouvement, ont une forme, des dimensions et une position telles, que la nageoire qu’il compose peut frapper l’eau avec rapidité, et par conséquent avec force.

Mais l’espèce d’inflexibilité de la pectorale, en la rendant un très-bon organe de natation, n’y laisse qu’un toucher bien imparfait.

Le dauphin n’a aucun organe qu’il puisse appliquer aux objets extérieurs, de manière à les embrasser, les palper, les peser, sentir leur poids, leur dureté, les inégalités de leur surface, recevoir enfin des impressions très-distinctes de leur figure et de leurs diverses qualités.

Il peut cependant, dans certaines circonstances, éprouver une partie de ces sensations, en plaçant l’objet qu’il veut toucher entre son corps et la pectorale, en le soutenant sous son bras. D’ailleurs, toute sa surface est couverte d’une peau épaisse, à la vérité, mais