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vue générale

de l’air et des gaz qui remplissent plusieurs de leurs cavités et circulent jusque dans leurs os, et que les habitans des mers et des rivières doivent à l’huile qui pénètre jusque dans le tissu le plus compacte de leurs parties solides.

On a cru que les cétacées conservoient, après leur naissance, le trou ovale qui est ouvert dans les mammifères avant qu’ils ne voient le jour, et par le moyen duquel le sang peut passer d’une partie du cœur dans une autre, sans circuler par les poumons. Cette opinion est contraire à la vérité. Le trou ovale se ferme dans les cétacées comme dans les autres mammifères. Ils ne peuvent se tenir entièrement sous l’eau que pendant un temps assez court : ils sont forcés de venir fréquemment à la surface des mers pour respirer l’air de l’atmosphère ; et s’ils ne sont obligés de tenir hors de l’eau qu’une très-petite portion de leur tête, c’est parce que l’orifice des évents, ou tuyaux par lesquels ils peuvent recevoir l’air atmosphérique, est situé dans la partie supérieure de leur tête, que leur larynx forme une sorte de pyramide qui s’élève dans l’évent, et que le voile de leur palais, entièrement circulaire et pourvu d’un sphincter, peut serrer étroitement ce larynx, de manière à leur donner la faculté de respirer, d’avaler une assez grande quantité d’alimens, et de se servir de leurs dents ou de leurs fanons, sans qu’aucune substance ni même une goutte d’eau pénètrent dans leurs poumons ou dans leur trachée artère.