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des dauphins.

Cette organisation de l’oreille des dauphins fait aussi qu’ils entendent de loin les sons que peuvent proférer les individus de leur espèce. À la vérité, on a comparé leur voix à une sorte de gémissement sourd : mais ce mugissement se fortifie par les réflexions qu’il reçoit des rivages de l’océan et de la surface même de la mer, se propage facilement, comme tout effet sonore, par cette immense masse de fluide aqueux, et doit, ainsi qu’Aristote l’avoit observé, une nouvelle intensité à ce même liquide, dont au moins les couches supérieures le transmettent à l’organe de l’ouïe du dauphin.

D’ailleurs les poumons, d’où sort le fluide producteur des sous que le dauphin fait entendre, offrent un grand volume.

La boîte osseuse dans laquelle sont renfermés les évents, l’orbite de l’œil et la cavité plus reculée et un peu plus élevée que cette orbite, au milieu de laquelle on trouve l’oreille suspendue, est très-petite relativement à la longueur du dauphin. Le crâne est très-convexe.

Les différentes parties de l’épine dorsale qui s’articule avec cette boîte osseuse, présentent des dimensions telles, que le dos proprement dit n’en forme que le cinquième ou à peu près, et que le cou n’en compose pas le trentième.

Ce cou est donc extrêmement court. Il comprend cependant sept vertèbres, comme celui des autres mammifères ; mais de ces sept vertèbres, la seconde ou l’axis