Page:Lacépède - Histoire naturelle des cétacées (1804).djvu/331

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
255
des dauphins.

dans les cachalots, les physales et les physétères. Cette ouverture a d’ailleurs une longueur égale au neuvième ou même au huitième de la longueur totale du dauphin.

On voit à chaque mâchoire une rangée de dents un peu renflées, pointues, et placées de manière que lorsque la bouche se ferme, celles d’en-bas entrent dans les interstices qui séparent celles d’en-haut, qu’elles reçoivent dans leurs intervalles ; et la gueule est close très-exactement.

Le nombre de ces dents peut varier, suivant l’âge ou suivant le sexe. Des naturalistes n’en ont compté que quarante-deux à la mâchoire d’en-haut, et trente-huit à celle d’en-bas. Le professeur Bonnaterre en a trouvé quarante-sept à chaque mâchoire d’un individu placé dans le cabinet de l’école vétérinaire d’Altfort. Klein a écrit qu’un dauphin observé par lui en avoit quatre-vingt-seize à la mâchoire supérieure, et quatre-vingt-douze à l’inférieure.

La langue du dauphin, un peu plus mobile que celle de quelques autres cétacées, est charnue, bonne à manger, et, suivant Rondelet, assez agréable au goût. Elle ne présente aucune de ces papilles qu’on a nommées coniques, et qu’on trouve sur celle de l’homme et de presque tous les mammifères ; mais elle est parsemée, sur-tout vers le gosier, d’éminences très-petites, percées chacune d’un petit trou. À sa base sont quatre fentes, placées à peu près comme le sont les glandes à calice que l’on voit sur la langue du plus grand