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des cétacées.

Et remarquons que dans les animaux qui volent, comme dans ceux qui nagent, il y a une double réunion de ressorts, un appareil antérieur composé des deux bras, et un appareil postérieur formé par la queue : mais, dans les animaux qui fendent l’air, ce fluide subtil et léger de l’atmosphère, l’appareil le plus énergique est celui de devant ; et dans ceux qui traversent l’eau, ce fluide bien plus dense et bien plus pesant des fleuves et des mers, l’appareil de derrière est le plus puissant. Dans l’animal qui nage, la masse est poussée en avant ; dans l’animal qui vole, elle est entraînée.

Au reste, les cétacées se servent de leurs bras et de leur queue avec d’autant plus d’avantage, pour exécuter, au milieu de l’océan, leurs mouvemens de contentement ou de crainte, de recherche ou de fuite, d’affection ou d’antipathie, de chasse ou de combat, que toutes les parties de leur corps sont imprégnées d’une substance huileuse, que plusieurs de ces portions sont placées sous une couche très-épaisse d’une graisse légère, qui les gonfle, pour ainsi dire, et que cette substance oléagineuse se retrouve dans les os et dans les cadavres des cétacées les plus dépouillés, en apparence, de lard ou de graisse, et s’y dénote par une phosphorescence très-sensible.

Ainsi tous les animaux qui doivent se soutenir et se mouvoir au milieu d’un fluide, ont reçu une légèreté particulière, que les habitans de l’atmosphère tiennent