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des delphinaptères.

Leurs nuances sont d’ailleurs si agréables !

Leur couleur est blanchâtre ; des taches brunes et d’autres taches bleuâtres sont répandues sur ce fond gracieux, pendant que les bélugas ne sont pas très-âgés. Plus jeunes encore, ils offrent un plus grand nombre de teintes foncées ou mêlées de bleu ; et l’on a écrit que, très-peu de temps après leur naissance, presque toute leur surface est bleuâtre.

Des fœtus arrachés du ventre de leur mère ont paru d’une couleur verte.

La femelle ne porte ordinairement qu’un petit à la fois.

Ce delphinaptère, parvenu à la lumière, ne quitte sa mère que très-tard. Il nage bientôt à ses côtés, plonge avec elle, revient avec elle respirer l’air de l’atmosphère, suit tous ses mouvemens, imite toutes ses actions, et suce un lait très-blanc de deux mamelles très-voisines de l’organe de la génération.

On a joui de ce spectacle agréable et touchant d’un attachement mutuel, d’une affection vive et d’une tendresse attentive, dans l’Océan glacial arctique et dans l’Océan atlantique septentrional, particulièrement dans le détroit de Davis.

On a écrit que, pendant les hivers rigoureux, les bélugas quittent la haute mer et les plages gelées, pour chercher des baies que les glaces n’aient pas envahies ; mais ce qui est plus digne d’attention, c’est qu’on a vu de ces delphinaptères remonter dans des fleuves.