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histoire naturelle

franches, plus audacieux contre les élémens conjurés que contre ces colosses, ne bravoient encore que très-rarement leurs armes et leur puissance.

On a trouvé que le béluga avoit quelques rapports avec ces baleines, par le défaut de nageoire dorsale et par la présence d’une saillie peu sensible, longitudinale, à demi calleuse, et placée sur sa partie supérieure ; mais par combien d’autres traits n’en est-il pas séparé !

Il ne parvient que très-rarement à une longueur de plus de six ou sept mètres. Sa tête ne forme pas le tiers ou la moitié de l’ensemble du cétacée, comme celle de la baleine franche, des cachalots, des physales, des physétères : elle est petite et alongée. La partie antérieure du corps représente un cône, dont la base, située vers les pectorales, est appuyée contre celle d’un autre cône beaucoup plus long, et que composent le reste du corps et la queue.

Les nageoires pectorales sont larges, épaisses et ovales ; et les plus longs des doigts cachés sous leur enveloppe ont cinq articulations.

Le museau s’alonge et s’arrondit par-devant.

L’œil est petit, rond, saillant et bleuâtre.

Le dessus de la partie antérieure de la tête proprement dite montre une protubérance au milieu de laquelle on voit l’orifice commun de deux évents ; et la direction de cet orifice est telle, suivant quelques observateurs, que l’eau de la mer, rejetée par les évents, au lieu d’être lancée en avant, comme par les cachalots,