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hauteur, la seconde près de deux décimètres, et la troisième un décimètre.

Ces traits seuls feroient distinguer facilement le mular du microps et de l’orthodon ; mais d’ailleurs les dents du mular ont une forme différente de celles de l’orthodon et de celles du microps.

Elles ne sont pas très-courbées, comme les dents du microps, ni droites, comme celles de l’orthodon ; et leur sommet, au lieu d’être aigu, est très-émoussé ou presque plat.

De plus, les dents du mular sont inégales : les plus grandes sont placées vers le bout du museau ; elles peuvent avoir vingt-un centimètres de longueur, sur vingt-quatre de circonférence, à l’endroit où elles ont le plus de grosseur : les moins grandes ne sont longues alors que de seize centimètres. Toutes ces dents ne renferment pas une cavité.

On découvre une dent très-aplatie dans plusieurs des intervalles qui séparent l’un de l’autre les alvéoles de la mâchoire supérieure.

Les deux évents aboutissent à un seul orifice.

Les mulars vont par troupes très-nombreuses. Le plus grand et le plus fort de ces physétères réunis leur donne, pour ainsi dire, l’exemple de l’audace ou de la prudence, de l’attaque ou de la retraite. Il paroît, d’après les relations des marins, comme le conducteur de la légion, et, suivant un navigateur cité par Andersen, il lui donne, par un cri terrible, et dont la surface