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des physétères.

d’orthodon[1], par lequel nous avons cru devoir distinguer le cétacée que nous décrivons.

Chacune de ces dents est reçue dans un alvéole de la mâchoire supérieure ; et comme on peut l’imaginer aisément, il en résulte une application si exacte des deux mâchoires l’une contre l’autre, que lorsque la bouche est fermée, il est très-difficile de distinguer la séparation des lèvres.

La gueule n’est pas aussi grande à proportion que celle de la baleine franche. La langue, que sa couleur d’un rouge très-vif fait aisément appercevoir, est courte et pointue ; mais le gosier est si large, qu’on a trouvé dans l’estomac de l’orthodon, des squales requins tout entiers et de plus de quatre mètres de longueur. Ce physétère vaincroit sans peine des ennemis plus puissans. Sa longueur, voisine de celle de plusieurs baleines franches, peut s’étendre, en effet, à plus de trente-trois mètres.

Ses pectorales néanmoins sont beaucoup plus petites que celles du microps : elles, n’ont souvent qu’un demi-mètre de longueur. On a compté sept articulations ou phalanges au doigt le plus long des cinq qui composent l’extrémité de ces nageoires.

Une bosse très-haute s’élève sur la partie antérieure du dos, à une certaine distance de la nageoire dorsale,

La peau, très-mince, n’a pas quelquefois deux centi-

  1. Orthos, en grec, signifie droit ; odoys signifie dent, etc.