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des physétères.

deux mâchoires s’appliquent mieux l’une contre l’autre, et ferment la bouche plus exactement.

Les dents qui garnissent la mâchoire d’en-bas, sont coniques, courbées, creuses vers leurs racines, et enfoncées dans l’os de la mâchoire jusqu’aux deux tiers de leur longueur. La partie de la dent qui est cachée dans l’alvéole, est comprimée de devant en arrière cannelée du côté du gosier, et rétrécie vers la racine qui est petite.

La partie extérieure est blanche comme de l’ivoire, et son sommet aigu et recourbé vers le gosier se fléchit un peu en-dehors.

Cette partie extérieure n’a communément qu’un décimètre de longueur. Lorsque l’animal est vieux, le sommet de la dent est quelquefois usé et parsemé de petites éminences aiguës ou tranchantes ; et c’est ce qui a fait croire que le microps avoit des dents molaires.

On a beaucoup varié sur le nombre des dents qui hérissent la mâchoire inférieure du microps. Les uns ont écrit qu’il n’y en avoit que huit de chaque côté ; d’autres n’en ont compté que onze à droite et onze à gauche. Peut-être ces auteurs n’avoient-ils vu que des microps très-jeunes, ou si vieux, que plusieurs de leurs dents étoient tombées, et que plusieurs de leurs alvéoles s’étoient oblitérés. Mais quoi qu’il en soit, Artédi, Gmelin et d’autres habiles naturalistes, disent positivement qu’il y a quarante-deux dents à la mâchoire inférieure du microps.