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la première portion. Lorsqu’ils furent vidés, le marin hollandois les vit se remplir d’une liqueur semblable à celle qu’il venoit d’en retirer. Cette liqueur y couloit par l’orifice d’un canal qui se prolongeoit le long de la colonne vertébrale jusqu’à l’extrémité de la queue. Ce canal diminuoit graduellement de grosseur, de telle sorte qu’ayant auprès de son orifice une largeur de près d’un décimètre, il n’étoit pas large de deux centimètres à son extrémité opposée. Un nombre prodigieux de petits tuyaux aboutissoit à ce canal, de toutes les parties du corps de l’animal, dont les chairs, la graisse et même l’huile, étoient mêlées avec de l’adipocire. Le canal versa dans la portion inférieure de la grande cavité de la tête, cinq cent cinquante kilogrammes d’un adipocire qui, mis dans de l’eau froide, y prenoit la forme de flocons de neige, mais qui étoit d’une qualité bien inférieure à celui de la cavité supérieure ; ce qui paroîtroit indiquer que l’adipocire s’élabore, s’épure et se perfectionne dans cette grande et double cavité de la tête à laquelle le canal aboutit.

La cavité de l’adipocire doit être plus grande, tout égal d’ailleurs, dans le physale cylindrique, que dans les cachalots, à cause de l’élévation de la partie antérieure du museau.

Le corps du physale que nous décrivons, est cylindrique du côté de la tête, et conique du côté de la queue. Sa partie antérieure ressemble d’autant plus à une continuation du cylindre formé par la tête, que