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des cétacées.

en 1787, dans la Méditerranée, auprès de Saint-Tropès, fit entendre des sifflemens aigus, lorsqu’elle commença à ressentir la douleur que lui firent éprouver des blessures cruelles. Ces sifflemens avoient été précédés de mugissemens effrayans et profonds.

Un butskopf, combattu et blessé auprès de Honfleur en 1788, mugit comme un taureau, suivant les expressions d’observateurs dignes de foi.

Dès le temps de Rondelet on connoissoit les mugissemens par lesquels les cétacées des environs de Terre-Neuve exprimoient leur crainte, lorsqu’attaqués par une orque audacieuse, ils se précipitoient vers la côte, pleins de trouble et d’effroi.

Lors du combat livré aux dauphins férès vus en 1787 auprès de Saint-Tropès, on les entendit aussi jeter des cris très-forts et très-distincts.

Un physétère mular a pu faire entendre un cri terrible, dont le retentissement s’est prolongé au loin, comme un immense frémissement.

L’organe de la voix des cétacées ne paroît pas cependant, au premier coup-d’œil, conformé de manière à composer un instrument bien sonore et bien parfait : mais on verra, dans l’Histoire que nous publions, que le larynx de plusieurs cétacées non seulement s’élève comme une sorte de pyramide dans la partie inférieure des évents, mais que l’orifice peut en être diminué à leur volonté par le voile du palais qui l’entoure et qui est garni d’un sphincter ou muscle circulaire. La