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xxiv
vue générale

trument particulier ; ils ne feroient plus éprouver des odeurs ; ils ne formeroient plus des images ; ils ne feroient plus entendre des sons ; ils se rapprocheroient âes autres parties du corps de l’animal, au point de n’être plus qu’un organe du toucher plus ou moins imparfait, de ne plus communiquer que des impressions relatives au tact, et de ne plus annoncer la présence d’objets éloignés.

Il n’en est pas ainsi des organes du mouvement, de la digestion, de la circulation, de la respiration : leurs dimensions doivent avoir un tel rapport avec la grandeur de l’animal, qu’ils croissent avec son corps proprement dit, dont ils composent des parties intégrantes, dont ils forment des portions essentielles, à l’existence duquel ils sont nécessaires ; et ils s’agrandissent même dans des proportions presque toujours très-rapprochées de celles du corps proprement dit, et souvent entièrement semblables à ces dernières.

Mais l’ouïe des cétacées est-elle aussi souvent exercée que leur vue et leur odorat ? Peuvent-ils faire entendre des bruissemens ou des bruits plus ou moins forts, et même proférer de véritables sons, et avoir une véritable voix ?

On verra dans l’histoire de la baleine franche, dans celle de la jubarte, dans celle du cachalot macrocéphale, dans celle du dauphin vulgaire, que ces animaux produisent de véritables sons.

Une troupe nombreuse de dauphins férès, attaqués