macrocéphale ne se nourrit pas seulement du mollusque seiche, que quelques marins anglois appellent squild ou squill, qui est très-commun dans les parages qu’il fréquente, qui est très-répandu particulièrement auprès des côtes d’Afrique et sur celles du Pérou, et qui y parvient à une grandeur si considérable, que son diamètre y est quelquefois de plus d’un tiers de mètre[1]. Il n’ajoute pas seulement d’autres mollusques à cette nourriture ; il est aussi très-avide de poissons, notamment de cycloptères. On peut voir dans Duhamel qu’on a trouvé des poissons de deux mètres de longueur dans l’estomac du macrocéphale. Mais voici des ennemis bien autrement redoutables, dont ce cétacée fait ses victimes. Il poursuit les phoques, les baleinoptères à bec, les dauphins vulgaires. Il chasse les requins avec acharnement ; et ces squales, si dangereux pour tant d’autres animaux, sont, suivant Otho Fabricius, saisis d’une telle frayeur à la vue du terrible macrocéphale, qu’ils s’empressent de se cacher sous le sable ou sous la vase, qu’ils se précipitent au travers des écueils, qu’ils se jettent contre les rochers avec assez de violence pour se donner la mort, et qu’ils n’osent pas même approcher de son cadavre, malgré l’avidité avec laquelle ils dévorent les restes des autres cétacées. D’après la rela-
- ↑ Observations faites par M. Starbuc, capitaine de vaisseau des États-Unis, et communiquées à Lacepéde par le citoyen Joseph Dourlen, de Dunkerque, en frimaire de l’an 4.