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d’eledone, bolitaine, osmylos, osmylios et moschites, parce qu’elle sent le musc[1].

L’ambre gris est donc une portion des excrémens du cachalot macrocéphale ou d’autres cétacées, endurcie par les suites d’une maladie, et mêlée avec quelques parties d’alimens non digérés. Il est répandu dans le canal intestinal en boules ou morceaux irréguliers, dont le nombre est quelquefois de quatre ou de cinq.

Les pêcheurs exercés connoissent si le cachalot qu’ils ont sous les yeux contient de l’ambre gris.

Lorsqu’après l’avoir harponné ils le voient rejeter tout ce qu’il a dans l’estomac, et se débarrasser très-promptement de toutes ses matières fécales, ils assurent qu’ils ne trouveront pas d’ambre gris dans son corps : mais lorsqu’il leur présente des signes d’engourdissement et de maladie, qu’il est maigre, qu’il ne rend pas d’excrémens, et que le milieu de son ventre forme une grosse protubérance, ils sont sûrs que ses intestins contiennent l’ambre qu’ils cherchent. Le capitaine Colnett dit, dans la relation de son voyage, que, dans certaines circonstances, l’on coupe la queue et une partie du corps du cachalot, de manière à découvrir la cavité du ventre, et qu’on s’assure alors facilement de la présence de l’ambre gris, en sondant les intestins avec une longue perche.

Mais de quelque manière qu’on ait reconnu l’exis-

  1. Rondelet, Histoire des poissons, première partie, liv. 17, chap. 6. — Troisième espèce de poulpe.