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des cachalots.

qu’il se volatilise sur au métal. Si ce métal est rouge, l’ambre se fond, s’enflamme, se boursoufle, fume, et s’évapore avec rapidité sans former aucun résidu, sans laisser aucune trace de sa combustion. Approché d’une bougie allumée, cet ambre prend feu et se consume en répandant une flamme vive. Une aiguille rougie le pénètre, le fait couler en huile noirâtre, et paroît, lorsqu’elle est retirée, comme si on l’avoit trempée dans de la cire fondue.

L’humidité, ou au moins l’eau de la mer, peut ramollir l’ambre gris, comme la chaleur. En effet, on peut voir dans le Journal de physique, du mois de mars 1790, que M. Donadei, capitaine au régiment de Champagne, et observateur très-instruit, avoit trouvé sur le rivage de l’Océan atlantique, dans le fond du golfe de Gascogne, un morceau d’ambre gris, du poids de près d’un hectogramme, et qui, mou et visqueux, acquit bientôt de la solidité et de la dureté.

L’ambre dont nous nous occupons est communément d’une couleur grise, ainsi que son nom l’annonce ; il est d’ailleurs parsemé de taches noirâtres, jaunâtres ou blanchâtres. On trouve aussi quelquefois de l’ambre d’une seule couleur, soit blanchâtre, soit grise, soit jaune, soit brune, soit noirâtre.

Peut-être devroit-on croire, d’après plusieurs observations, que ses nuances varient avec sa consistance.

Son goût est fade ; mais son odeur est forte, facile à reconnoître, agréable à certaines personnes, désa-