Page:Lacépède - Histoire naturelle des cétacées (1804).djvu/260

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
188
histoire naturelle

phale, et qu’on parvienne jusqu’à ce blanc, le cétacée ne donne souvent aucun signe de sensibilité, au lieu qu’il expire lorsqu’on atteint la substance cérébrale[1].

Le macrocéphale produit cependant, ainsi que nous l’avons dit, une seconde substance recherchée par le commerce : cette seconde substance est l’ambre gris. Elle est bien plus connue que l’adipocire, parce qu’elle a été consacrée au luxe, adoptée par la sensualité, célébrée par la mode, pendant que l’adipocire n’a été regardée que comme utile.

L’ambre gris est un corps opaque et solide. Sa consistance varie suivant qu’il a été exposé à un air plus chaud ou plus froid. Ordinairement néanmoins il est assez dur pour être cassant. À la vérité, il n’est pas susceptible de recevoir un beau poli, comme l’ambre jaune ou le succin ; mais lorsqu’on le frotte, sa rudesse se détruit, et sa surface devient aussi lisse que celle d’un savon très-compacte, ou même de la stéatite. Si on le racle avec un couteau, il adhère, comme la cire, au tranchant de la lame. Il conserve aussi, comme la cire, l’impression des ongles ou des dents. Une chaleur modérée le ramollit, le rend onctueux, le fait fondre en huile épaisse et noirâtre, fumer, et se volatiliser par degrés, en entier, et sans produire du charbon, mais en laissant à sa place une tache noire, lors-

  1. Recherches du docteur Swediawer, publiées dans les Transactions philosophiques, et traduites en françois par M. Vigarous, docteur en médecine. — Journal de physique, octobre 1784.