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vue générale

force de ces organes et multiplient leurs résultats. Comparons ces liaisons avec les rapports analogues observés dans les autres mammifères ; et nous trouverons que l’odorat et le goût sont très-rapprochés, et, pour ainsi dire, réunis dans tous les mammifères ; que l’odorat, le goût et le toucher sont, en quelque sorte, exercés par le même organe dans l’éléphant ; et que l’odorat et l’ouïe sont très-rapprochés dans les cétacées. Nous exposerons ce dernier rapport, en faisant l’histoire du dauphin vulgaire. Mais observons déjà qu’une liaison analogue existe entre l’ouïe et l’odorat des poissons, lesquels vivent dans l’eau, comme les cétacées ; et de plus, considérons que les deux sens que l’on voit, en quelque sorte, réunis dans les cétacées, sont tous les deux propres à recevoir les impressions d’objets très-éloignés ; tandis que, dans la réunion de l’odorat avec le goût et avec le toucher, nous trouvons le toucher et le goût qui ne peuvent être ébranlés que par les objets avec lesquels leurs organes sont en contact. Le rapprochement de l’ouïe et de l’odorat donne à l’animal qui présente ce rapport, des sensations moins précises et des comparaisons moins sûres, que la liaison de l’odorat avec le goût et avec le toucher ; mais il en fait naître de plus fréquentes, de plus nombreuses et de plus variées. Ces impressions, plus diversifiées et renouvelées plus souvent, doivent ajouter au penchant qu’ont les cétacées pour les évolutions très-répétées, pour les longues