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des cachalots.

elles-mêmes le produit de l’imagination. Le citoyen Thouvenel en a examiné avec soin les effets dans les catarrhes, les rhumes, les rhumatismes goutteux, les toux gutturales, où on l’a beaucoup vanté ; et il n’a rien vu qui pût autoriser l’opinion avantageuse qu’on en avoit conçue. Il n’en a pas vu davantage dans les coliques néphrétiques, les tranchées de femmes en couche, dans lesquelles on l’avoit beaucoup recommandé. Il l’a cependant observé sur lui-même, en prenant ce médicament à la fin de deux rhumes violens, à une dose presque décuple de celle qu’on a coutume d’en prescrire ; il a eu constamment une accélération du pouls et une moiteur sensible. Il faut observer qu’en restant dans le lit, cette seule circonstance, jointe au dégoût que ce médicament inspire, a pu influer sur l’effet qu’il annonce. Aussi plusieurs personnes, à qui il l’a donné à forte dose, ont-elles eu des pesanteurs d’estomac et des vomissemens, quoiqu’il ait eu le soin de faire mêler le blanc de baleine (l’adipocire) fondu dans l’huile, avec le jaune d’œuf et le sirop, en le réduisant ainsi à l’état d’une espèce de crème. Il n’a jamais retrouvé ce corps dans les excrémens ; ce qui prouve qu’il étoit absorbé par les vaisseaux lactés, et qu’il s’en faisoit une véritable digestion. »

Ajoutons à tout ce qu’on vient de lire au sujet de l’adipocire, que cette substance est si distincte du cerveau, que si l’on perce le dessus de la tête du macrocé-