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des cachalots.

cire paroît être à ces mêmes huiles fixes ce que la résine est à ces huiles volatiles ?

Mais nous avons dit souvent qu’il n’existoit pas dans la Nature de phénomène entièrement isolé. Aucune qualité n’a été attribuée à un être d’une manière exclusive. Les causes s’enchaînent comme les effets ; elles sont rapprochées et liées de manière à former des séries non interrompues de nuances successives. À la vérité, la lumière de la science n’éclaire pas encore toutes ces gradations. Ce que nous ne pouvons pas appercevoir est pour nous comme s’il n’existoit pas, et voilà pourquoi nous croyons voir des vides autour des phénomènes ; voilà pourquoi nous sommes portés à supposer des faits isolés, des facultés uniques, des propriétés exclusives, des forces circonscrites. Mais toutes ces démarcations ne sont que des illusions que le grand jour de la science dissipera ; elles n’existent que dans nos fausses manières de voir. Nous ne devons donc pas penser qu’une substance particulière n’appartienne qu’à quelques êtres isolés. Quelque limitée qu’une matière nous paroisse, nous devons être sûrs que ses bornes fantastiques disparaîtront à mesure que nos erreurs se dissiperont. On la retrouvera plus ou moins abondante ou plus ou moins modifiée, dans des êtres voisins ou éloignés des premiers qui l’auront présentée. Nous en avons une preuve frappante dans le blanc du cachalot : pendant long-temps on l’a cru un produit particulier de l’organisation du macrocéphale. Mais