Page:Lacépède - Histoire naturelle des cétacées (1804).djvu/242

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170
histoire naturelle

à la mâchoire d’en-bas. Ces alvéoles reçoivent, lorsque la bouche se ferme, la partie de ces dents qui dépasse les gencives ; et presque à la suite de chacune de ces cavités, on découvre une dent petite, pointue à son extrémité, située horizontalement, et dont on voit à peine, au-dessus de la chair, une surface plane, unie et oblique.

La langue est charnue, un peu mobile, d’un rouge livide, et remplit presque tout le fond de la gueule.

L’œil est situé plus haut que dans plusieurs grands cétacées. On le voit au-dessus de l’espace qui sépare l’ouverture de la gueule de la base de la pectorale, et à une distance presque égale de cet espace et du sommet de la tête. Il est noirâtre, entouré de poils très-ras et très-difficiles à découvrir. Cet organe n’a d’ailleurs qu’un très-petit diamètre ; et Anderson assure que, dans un individu de cette espèce, poussé dans l’Elbe par une forte tempête en décembre 1720, et qui avoit plus de vingt-trois mètres de longueur, le cristallin n’étoit que de la grosseur d’une balle de fusil.

Au reste, nous devons faire remarquer avec soin que l’œil du macrocéphale est placé au sommet d’une sorte d’éminence ou de bosse, peu sensible à la vérité, mais qui cependant s’élève assez au-dessus de la surface de la tête, pour que le museau n’empêche pas cet organe de recevoir les rayons lumineux réfléchis par les objets placés devant le cétacée, pourvu que ces objets soient un peu éloignés. Aussi le capitaine Colnett dit-il