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des cachalots.

dont une partie de la charpente osseuse est conservée dans le Muséum d’histoire naturelle de Paris ; il étoit de vingt-cinq dans un autre individu examiné par Anderson ; et selon plusieurs écrivains, il varie depuis vingt-trois jusqu’à trente. On ne peut plus douter que ce nombre ne dépende de l’âge du cétacée, et ne croisse avec cet âge : mais nous devons remarquer avec le savant Hunter, que, dans les cétacées, la dent paroît toute formée dans l’alvéole ; elle ne s’alonge qu’en pénétrant dans la gencive. La mâchoire s’accroît en se prolongeant par son bout postérieur. C’est vers le gosier qu’il paroît de nouvelles dents, à mesure que l’animal se développe ; et de là vient que dans les cétacées, et particulièrement dans le macrocéphale, les alvéoles de la mâchoire supérieure sont d’autant plus profonds qu’ils sont plus près du bout du museau.

Ces dents sont fortes, coniques, un peu recourbées vers l’intérieur de la gueule. Les deux premières et les quatre dernières de chaque rangée sont quelquefois moins grosses et plus pointues que les autres. Elles ont à l’extérieur la couleur et la dureté de l’ivoire ; mais elles sont, à l’intérieur, plus tendres et plus grises. On a écrit qu’elles devenoient plus longues, plus grosses et plus recourbées, à mesure que le cétacée vieillit. Lorsqu’elles n’ont encore qu’un sixième de mètre de longueur, leur circonférence est d’un douzième de mètre à l’endroit où elles ont le plus de grosseur. La mâchoire supérieure présente autant d’alvéoles qu’il y a de dents