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dont on n’a trouvé la longueur que de sept ou huit mètres[1]. L’individu pris auprès de Boston n’avoit pas tout-à-fait huit mètres de long ; et nous avons dit dans l’article précédent, qu’un narwal vulgaire avoit souvent plus de vingt mètres de longueur.

Malgré cette infériorité du microcéphale, ses défenses ont quelquefois une longueur presque égale au tiers de la longueur entière de l’animal, pendant que celles du narwal vulgaire n’atteignent que le quart de cette longueur totale. Cette proportion dans les dimensions des défenses rend la petitesse de la tête du microcéphale encore plus sensible, et peut contribuer à le faire reconnoître. Dans l’individu dessiné par M. Brand, et dont nous avons fait graver la figure, on ne voyoit qu’une défense : cette arme étoit placée sur le côté gauche de la mâchoire supérieure ; la spirale formée par les stries assez profondes de cette dent alloit de droite à gauche. La longueur de cette défense étoit de huit vingt-cinquièmes de la longueur du cétacée ; mais nous trouvons une défense plus grande encore à proportion dans un narwal dont Tulpius a fait mention[2], qui vraisemblablement étoit de l’espèce que nous décrivons, et dont le cadavre fut trouvé, en juin 1648,

  1. Voyez l’édition de Linné donnée par le professeur Gmelin, article du Monodon monocéros ; la description des planches de l’Encyclopédie méthodique, par le professeur Bonnaterre, article du Monodon narwal ; et Artedi, genre 49, p. 78.
  2. Tulpius, Observ. medic. cap. 59.