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des narwals.

mâchoire inférieure de ce cétacée, comme dans la jubarte, le rorqual et la baleinoptère museau-pointu.

Sa forme générale est celle d’un ovoïde. Il a le dos convexe et large ; la tête est très-grosse, et assez volumineuse pour que sa longueur soit égale au quart ou à peu près de la longueur totale. La mâchoire supérieure est recouverte par une lèvre plus épaisse, et avance plus que celle d’en-bas. L’ouverture de la bouche est très-petite ; l’œil, assez éloigné de cette ouverture, forme un triangle presque équilatéral avec le bout du museau et l’orifice des évents. Les nageoires pectorales sont très-courtes et très-étroites ; les deux lobes de la caudale ont leurs extrémités arrondies ; une sorte de crête ou de saillie longitudinale, plus ou moins sensible, s’étend depuis les évents jusque vers la nageoire de la queue, et diminue de hauteur à mesure qu’elle est plus voisine de cette nageoire.

Les deux évents sont réunis de manière qu’ils n’ont qu’un seul orifice. Cette ouverture est située sur la partie postérieure et la plus élevée de la tête : l’animal la ferme à volonté, par le moyen d’un opercule frangé et mobile, comme sur une charnière ; et c’est à une assez grande hauteur que s’élève l’eau qu’il rejette par cet orifice.

On ne prendroit les narwals que très-difficilement, s’ils ne se rassembloient pas en troupes très-nombreuses dans les anses libres de glaçons, ou si on ne les rencontroit pas dans la haute mer, réunis en grandes