Il lui arrive souvent de percer avec sa défense les poissons, les mollusques et les fragmens d’animaux dont il veut se nourrir. Il les enfile, les ramène jusqu’auprès de sa bouche, et, les saisissant avec ses lèvres et ses mâchoires, les dépèce, les réduit en lambeaux, les détache de sa dent, et les avale.
Il trouve aisément, dans les mers qu’il fréquente, la nourriture la plus analogue à ses organes et à ses appétits.
Il vit vers le quatre-vingtième degré de latitude, dans l’Océan glacial arctique. Il s’approche cependant des latitudes moins élevées. Au mois de février 1736, Anderson vit à Hambourg un narwal qui avoit remonté l’Elbe, poussé, pour ainsi dire, par une marée très-forte.
Tous les individus de l’espèce à laquelle cet article est consacré, n’ont pas les mêmes couleurs : les uns sont noirs, les autres gris, les autres nuancés de noir et de blanc[1]. Le plus grand nombre est d’un blanc quelquefois éclatant et quelquefois un peu grisâtre, parsemé de taches noires, petites, inégales, irrégulières. Presque tous ont le ventre blanc, luisant et doux au toucher ; et comme dans le narwal ni le ventre ni la gorge ne présentent de rides ou de plis, aucun trait saillant de la conformation extérieure n’indique l’existence d’une grande poche natatoire auprès de la
- ↑ Histoire des pêches des Hollandois dans les mers du Nord, tome I, page 182.