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histoire naturelle

la tête, mais s’insérant dans un des côtés de cette partie, n’est pas unique par une suite de la conformation naturelle de l’animal ; mais les faits connus ne laissent aucun doute à ce sujet.

Lorsqu’on a pris un narwal avec une seule défense, on a trouvé fréquemment, du côté opposé à celui de la dent, un alvéole recouvert par la peau, mais qui renfermoit le rudiment d’une seconde défense arrêtée dans son développement. Des capitaines de bâtimens pêcheurs ont attesté à Anderson que plusieurs individus de l’espèce que nous décrivons, ont, du côté droit de la mâchoire supérieure, une seconde dent semblable à la première, quoique plus courte et moins pointue ; et pour ne pas alonger cet article sans nécessité, et ne citer maintenant qu’un seul fait, le capitaine Dirck-Petersen, commandant le vaisseau le Lion d’or, apporta à Hambourg, en 1689, les os de la tête d’un narwal femelle, dans lesquels deux défenses étoient insérées. La figure gravée de cette tête a été publiée dans plusieurs ouvrages, et récemment dans la partie de l’Encyclopédie méthodique que nous devons au professeur Bonnaterre. Ces deux dents n’étoient éloignées l’une de l’autre, à leur sortie du crâne, que de six centimètres ; mais leurs directions s’écartoient de manière qu’il y avoit cinquante centimètres de distance entre leurs extrémités : celle de gauche avoit près de deux mètres et demi de long, et celle de droite étoit moins longue de treize centimètres et demi.