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des narwals.

peu près[1]. Il ne faut donc pas être étonné qu’on ait trouvé des défenses de narwal de plus de trois mètres, et même de quatre mètres et deux tiers.

Lorsqu’on rencontre un narwal avec une seule dent, on ne voit pas cette défense placée au milieu du front, ainsi qu’on le pensoit encore du temps d’Albert[2] ; mais elle est située au côté droit ou au côté gauche de la mâchoire supérieure. Plusieurs naturalistes célèbres ont écrit qu’on la trouvoit beaucoup plus souvent à gauche qu’à droite. Elle perce la lèvre supérieure, qui entoure entièrement sa base et forme ordinairement autour de cette arme une sorte de bourrelet en anneau, assez large et un peu convexe. Le diamètre de la défense est le plus souvent à cette même base d’un trentième de la longueur de cette dent, et la profondeur de l’alvéole qui la reçoit et la maintient, peut égaler le septième de cette même longueur.

Mais cette dent placée sur le côté gauche ou sur le côté droit, est-elle l’unique défense du narwal ? ce cétacée est-il un véritable unicorne ou licorne de mer ?

On ne peut plus conserver cette opinion. Toutes les analogies devoient faire croire que la dent du narwal n’étant pas placée sur la ligne du milieu de

  1. Suivant Wormius, et d’après les renseignemens qu’un évêque d’Islande lui avoit fait parvenir, la longueur de la dent du narwal est à la longueur totale de ce cétacée, comme 7 est à 30.
  2. Albertus, XXIV, pag. 244 a.