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histoire naturelle

trophées des fêtes militaires, rappelle encore de hauts faits d’armes à ceux qui visitent de vieux donjons gothiques, et orne les écussons conservés dans une partie de l’Europe.

Il n’est donc pas surprenant qu’à une époque déjà un peu reculée, elle ait été vendue très-cher.

Cette dent est cannelée en spirale. On ne sait pas encore si la courbe produite par cette cannelure va, dans tous les individus, de gauche à droite, ou de droite à gauche ; mais on sait que les pas de vis formés par cette spirale sont très-nombreux, et que le plus souvent on en compte plus de seize.

La nature de cette dent se rapproche beaucoup de celle de l’ivoire. Cette défense est creuse à la base comme celles de l’éléphant ; elle est cependant plus dure. Ses fibres plus déliées ne forment pas des arcs croisés, comme les fibres de l’ivoire ; mais elles sont plus étroitement liées ; plus ténues, elles ont plus de surface, à proportion de leur masse ; elles exercent les unes sur les autres une force d’affinité plus grande ; elles sont réunies par une cohérence plus difficile à vaincre : la défense est plus compacte, plus pesante, moins altérable, moins sujette à perdre, en jaunissant, l’éclat et la couleur blanche qui lui sont propres.

Si nous considérons la longueur de cette dent, relativement à la longueur totale de l’animal, nous trouverons qu’elle en est quelquefois le quart ou à