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des baleinoptères.

République. Mon confrère le citoyen Révellière Lépaux, membre de l’Institut national, et alors membre du Directoire, eut la bonté de me donner ce dessin, que j’ai fait graver ; et bientôt après, les fanons, les os de la tête et quelques autres os de cet animal ayant été apportés à Paris, je reconnus aisément que ce cétacée appartenoit à l’espèce du rorqual.

C’est à cette même espèce, qui pénètre dans la Méditerranée, qu’il faut rapporter une partie de ce qu’Aristote et d’autres anciens naturalistes ont dit de leur mysticetus et de leur baleine. Il sembleroit qu’à beaucoup d’égards le mysticetus et la baleine des anciens auteurs sont des êtres idéaux, formés par la réunion de plusieurs traits, dont les uns appartiennent à notre baleine franche, et les autres au gibbar, ou au rorqual, ou à notre cachalot macrocéphale.

Daléchamp, savant médecin et naturaliste, mort à Lyon en 1588, parle, dans une de ses notes sur Pline[1], d’un cétacée qu’il avoit vu, et qui avoit été jeté sur le rivage de la Méditerranée, auprès de Montpellier. Il donne le nom d’orque à ce cétacée ; mais il paroît que c’est un rorqual qu’il avoit observé.


  1. Balænarum plana et levis cutis est, orcarum canaliculatim striata, qualem vidimus in littus ejectam, prope Monspesulum. (Note de Daléchamp sur le chapitre 6 du livre IX de Pline, édition de Lyon, 1606.)